Dans le paysage entrepreneurial français, deux modèles dominent : la microentreprise, aussi appelée auto entreprise, et l’entreprise traditionnelle. Chacun présente plusieurs avantages et inconvénients en fonction du projet entrepreneurial, de l’ambition qu’on nourrit pour cette entreprise et des réalités pratiques que chaque entrepreneur peut rencontrer.
Définition de la microentreprise
La microentreprise est une forme de structure juridique qui séduit grâce à sa simplicité. Le régime fiscal et social auquel elle est soumise est en effet simplifié et les formalités de création et de gestion sont allégées. Ce type de structure est particulièrement adapté aux entrepreneurs qui souhaitent se lancer seuls, avec peu de capital et qui prévoient une activité limitée en termes de chiffre d’affaires. En effet, la microentreprise est soumise à des plafonds de chiffre d’affaires. Elle s’accompagne aussi de quelques avantages fiscaux, notamment pour les entrepreneurs réalisant un chiffre d’affaires peu élevé et bénéficiant ainsi d’exonérations de TVA.
Définition de l’entreprise traditionnelle
L’entreprise traditionnelle, ou « classique », se présente sous plusieurs formes : entreprise individuelle (EI), société anonyme (SA), société par actions simplifiée (SAS), société à responsabilité limitée (SARL)… Cette forme d’entreprise est soumise à des règles fiscales et sociales plus complexes que la microentreprise, mais offre une plus grande liberté en matière de gestion et de développement, cette structure n’étant pas soumise au plafond de chiffre d’affaires au-delà duquel la microentreprise perd ses avantages.
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Dans cet article, nous allons donc évaluer les avantages et inconvénients liés à chaque type de structure et tenter de fournir des éléments de réponse pour vous aider à choisir celle qui conviendra le mieux à votre projet d’entreprise.
La microentreprise
Considérée comme un régime social et fiscal de l’entreprise individuelle, la microentreprise est une forme juridique extrêmement populaire en France. Elle compte plus de 2 millions d’inscrits en 2020, indiquant bien l’engouement pour ce format.
Les avantages de la microentreprise
La microentreprise dispose de nombreux atouts qui séduisent les entrepreneurs désirant se lancer seul. Elle implique peu de formalités administratives, que ce soit pour sa création ou pour sa gestion : la déclaration de chiffre d’affaires et de cotisations sociales se fait en ligne et l’entreprise n’est pas tenue de tenir une comptabilité détaillée. Autre avantage de taille, ce régime permet de payer des charges et des impôts seulement si l’entreprise génère des revenus. Ce qui peut être particulièrement intéressant dans une phase de démarrage.
Les inconvénients de la microentreprise
Néanmoins, la microentreprise présente aussi quelques désavantages. Elle est en effet limitée en termes de développement par un plafond de chiffre d’affaires. Si ce plafond est dépassé deux années consécutives (176 200 euros pour les activités de commerce et 72 600 euros pour les prestations de service en 2021), l’entreprise perd son statut de microentreprise et les avantages qui vont avec. De plus, il peut être plus difficile d’obtenir des financements bancaires lorsque l’on est micro entrepreneur, notamment en raison de ce plafond de chiffre d’affaires.
L’entreprise traditionnelle
À l’inverse de la microentreprise, l’entreprise traditionnelle permet un développement plus libre et plus ambitieux. Elle s’adresse à ceux dont le projet d’entreprise nécessite plus de flexibilité, sans restriction de chiffre d’affaires, ou qui ambitionnent un développement rapide et ample de leur business.
Les avantages de l’entreprise traditionnelle
Parmi les avantages de l’entreprise traditionnelle, on peut citer la liberté de gestion et de développement qu’elle offre. Elle permet une meilleure gestion des risques grâce à la séparation entre le patrimoine personnel et le patrimoine de l’entreprise. Elle offre également plus de possibilités en matière de financements. En effet, contrairement à la microentreprise, l’entreprise classique peut émettre des obligations ou augmenter son capital, ce qui facilite l’accès aux prêts bancaires pour financer le développement de l’entreprise. Autre atout : aucune limitation en termes de chiffre d’affaires, ce qui peut ouvrir la porte à une croissance rapide et ambitieuse.
Les inconvénients de l’entreprise traditionnelle
Au niveau des inconvénients, il est important de noter que la création d’une entreprise traditionnelle nécessite plus de formalités – et donc de temps et d’argent – que pour une microentreprise. Cette structure nécessite en outre une gestion quotidienne plus lourde, avec l’obligation de tenir une comptabilité complète, d’effectuer des déclarations fiscales et sociales plus complexes et de convoquer une assemblée générale annuelle pour les sociétés. Ces contraintes peuvent nécessiter de recourir à un expert-comptable, ce qui engendre un coût supplémentaire non-négligeable.
Comment choisir entre microentreprise et entreprise traditionnelle ?
Le choix de la structure juridique de votre entreprise dépend de nombreux facteurs et doit être mûrement réfléchi. Il incombe à chaque entrepreneur d’évaluer la possibilité de la concrétisation de son projet sous l’un ou l’autre format.
Les éléments à prendre en compte
Il convient tout d’abord de déterminer le but de votre projet. S’agit-il d’une simple activité complémentaire pour arrondir vos fins de mois, ou envisagez-vous de créer une véritable entreprise avec des salariés ? Dans le premier cas, la microentreprise semble appropriée. Dans le second, une entreprise traditionnelle est à privilégier.
Votre secteur d’activité peut lui aussi influencer votre choix. Certaines activités nécessitent en effet un important besoin de financement ou impliquent un chiffre d’affaires élevé, qui aurait tôt fait de dépasser le plafond imposé aux microentreprises. Ainsi, les activités de cuisine à domicile, coach sportif ou community manager se prêtent bien au régime de la microentreprise, tandis que les projets de création d’un restaurant ou d’une agence de communication semblent plus adaptés à une entreprise « classique ».
Quelques conseils pour faire le bon choix
Pour faire le bon choix, il est recommandé de se poser les bonnes questions : quels sont vos objectifs à court, moyen et long termes ? Quelle est l’ampleur de votre projet d’entreprise ? Quelle place occupe cette activité dans votre revenu global ? Quelles sont les perspectives de croissance et de rentabilité de votre activité ? Quelle est votre appétence pour la gestion administrative de votre entreprise ?
Ensuite, renseignez-vous auprès de professionnels de l’entrepreneuriat : experts comptables, avocats, conseillers d’entreprises… Ces interlocuteurs pourront vous aider à y voir plus clair et à faire le choix le plus adapté à votre projet.
Conclusion
En somme, choisir le bon statut juridique est crucial pour le succès d’une entreprise. La microentreprise offre une conception et une gestion simplifiées, tout en limitant vos revenus et votre capacité d’emprunt. L’entreprise traditionnelle offre quant à elle plus de possibilités et ne pose pas de limite quant à votre chiffre d’affaires, mais elle est plus complexe à créer et à gérer. Considérez attentivement ces variables, ainsi que l’ampleur et les perspectives de développement de votre projet, afin de sélectionner le statut qui vous correspond le mieux.
